La République du Bénin, située sur la côte de l’Afrique occidentale, est l’un des pays les plus stables dans la région et a connu une croissance économique stable ces dernières années. Cependant, le pays connaît un potentiel de développement inexploité, se classant à la 166e place sur les 191 pays dans l’Indice de développement humain 2021. La population estimée à 13,4 millions est principalement rurale et jeune, avec une moyenne de 20 ans.
Le système alimentaire du Bénin est largement rural et traditionnel. Le secteur agricole, pour la plupart de petites fermes avec de faibles rendements, emploie environ 70% de la population et contribue à 33 % au PIB du pays. Le Bénin s’en sort plutôt bien quant à assurer que sa population ait une quantité adéquate de nourriture. La prévalence d’une sous-alimentation au Bénin, définie comme un apport énergétique insuffisant, est de 7,6 % comparée à une moyenne régionale de 14,8 %. L’insécurité alimentaire reste une préoccupation car 9,6 % des Béninois n’ont pas accès en tout temps et en tout lieu à une nourriture saine et nutritive. La plupart des personnes touchées par l’insécurité alimentaire au Bénin vivent dans les milieux ruraux. Ces éléments négatifs se sont aggravés avec l’association des impacts à long terme du COVID, le changement climatique et la situation économique actuelle, notamment l’inflation. Il n’y a guère de signes d’amélioration de ces facteurs sous-jacents.
De plus, le Bénin fait face à des défis considérables pour garantir des régimes alimentaires plus sains de grande qualité avec une diversité suffisante d’aliments riches en nutriments. Les régimes et la production alimentaires ont tendance à être trop tributaires des céréales, des racines et des tubercules. En outre, la plupart des personnes consomment des quantités inadéquates de produits alimentaires essentiels, dont les légumes, les fruits et des aliments d’origine animale tels que la viande, les produits laitiers et les œufs. Seuls 25% des jeunes gens ont des régimes alimentaires à diversité minimale.
L’inabordable prix des aliments représente un obstacle essentiel à l’amélioration de la qualité des régimes au Bénin. Les ménages dépensent en moyenne 63 % de leur budget en nourriture, et on estime que 91 % de la population ne peut pas accéder à un régime sain et diversifié. Les prix des aliments ont généralement augmenté au cours des dernières années, touchant davantage l’accès économique des ménages à la nourriture.
Bien que les prévalences du surpoids et de l’obésité soient faibles, le pays fait face au problème du double fardeau de la malnutrition aussi bien au niveau individuel, ménage que communautaire. La situation nutritionnelle des enfants de moins de cinq ans reste assez préoccupante car un enfant sur trois de moins de cinq ans, souffre de retard de croissance (c.à.d. trop petits pour leur âge) et plus de la moitié (58%) des femmes sont anémiques.
L’amélioration de la nutrition est une priorité pour le gouvernement du Bénin. Le pays a plusieurs objectifs et politiques en matière de nutrition en place, ainsi qu’un Conseil de l’Alimentation et de la Nutrition sous la supervision du bureau du Président de la République. Le Bénin est également l’un des rares pays d’Afrique qui a établi des directives diététiques basées sur l’approche alimentaire, une étape clé suggérant un engagement fort pour améliorer les régimes et l’état nutritionnel de la population.
* Données provenant du Tableau de bord des systèmes alimentaires (Food Systems Dashboard): https://www.foodsystemsdashboard.org/ et (Analyse Globale de la Vulnérabilité et de la Sécurité Alimentaire (AGVSA 2017)
Enquête Démographique et de Santé au Bénin (EDSB-V) 2017-2018 2018
Contribution de GAIN
The Global Alliance for Improved Nutrition (GAIN) ou l’Alliance mondiale pour améliorer la nutrition est une fondation basée en Suisse lancée par les Nations unies en 2002 afin de traiter le problème de la souffrance humaine causée par la malnutrition. En raison du COVID, du conflit en Ukraine et du changement climatique, la malnutrition et la faim se sont significativement aggravées depuis 2019, balayant des décennies de progrès. Il est de plus en plus reconnu que nos systèmes alimentaires ont besoin de changer si nous voulons inverser ces tendances. Le Bénin est l’un des pays touchés par la malnutrition.
La stratégie de GAIN vise à transformer les systèmes alimentaires pour rendre les régimes alimentaires plus sains à partir de systèmes alimentaires durables accessibles à toutes les personnes, particulièrement à celles qui sont le plus vulnérables aux chocs. D’ici 2027, nous visons à améliorer l’accès de 1,5 million de personnes à des aliments de base enrichis sur le plan nutritionnel, à améliorer l’accès de 25 millions de personnes à des régimes alimentaires plus sains et à soutenir un changement positif du système alimentaire dans 10 pays. Il s’agit d’un objectif audacieux et complexe.
La seule façon d’y parvenir est de collaborer avec des partenaires, y compris des gouvernements, des entreprises et la société civile aux niveaux mondial et national. Ces objectifs et les façons de les atteindre se fondent sur nos vingt ans d’héritage dans la transformation des vies des personnes avec une nutrition améliorée par une action concertée et un changement de politique efficace.
Le travail de GAIN au Bénin reflète nos façons d’atteindre nos objectifs mondiaux. Nous avons commencé des opérations au Benin en nous concentrant sur le renforcement de l’impact des programmes en cours, y compris en créant une demande pour des aliments nutritifs, en soutenant la fourniture d’aliments enrichis, y compris dans le plan des repas scolaires du pays, et en renforçant les petites et moyennes entreprises dans les chaînes agroalimentaires par le travail du réseau d’entreprises pour le renforcement de la nutrition (Scaling up Nutrition – SUN).
Nous continuerons de soutenir le gouvernement du Bénin et d’autres parties prenantes en vue d’améliorer la consommation de régimes alimentaires plus sains. Par conséquent, nous travaillons avec la société civile, les entreprises et des partenaires de développement pour établir des systèmes alimentaires plus forts et plus sains pour une société plus égale.